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Paola Siri Renard
La pratique de Paola Siri Renard explore l’architecture occidentale, les processus naturels et l’imaginaire collectif. À travers l’appropriation de formes architecturales prédominantes et la manipulation de récits défensifs ; ses sculptures à l’état transitionnel explorent la métamorphose, les corps se désintégrant et se transformant en constellations fictives.
Le travail de Paola Siri Renard interroge le traitement de l’héritage, sa diffusion et les fondements exclusifs de certaines identités — faisant écho à l’histoire de son héritage pluriel.
Texte écrit par les curateurs Koi Persyn, Adriënne van der Werf, Anna Laganovska, Jef Declercq à propos de (dazzling) garderobe
Paola Siri Renard’s work (dazzling) garderobe enters into a dialogue with the Monument to Peter Benoit, located at Harmonie Park, which was designed by the Belgian architect Henry Van
De Velde. In response to Van De Velde’s artistic legacy, the artist appropriates various elements of his Art Nouveau designs. Drawing from the mythical wings of Lucifer and from the water element present in the monument, she incorporates migration and adaptation narratives into hybrid shapes of unidentified insects. This sculpture becomes a tangible process of transitional states, being neither human, nor animal or vegetal, merging natural and manufactured objects of defence.
Extrait du texte écrit par la curatrice Elsa Coustou à propos de (dazzling) garderobe:
[…] De même, la partie métallique de (dazzling) garderobe s’apparente à un système prothétique qui, comme des bras mécaniques, permet d’articuler les morceaux d’ailes sculptés, rendant ainsi possibles leurs mouvements. Ils semblent avoir le pouvoir mécanique d’en réparer les failles. Ces bras métalliques sont inspirés des « instruments for operating on mutant women » qu’utilise le personnage de David Cronenberg, le gynécologue Beverly Mantle dans Dead Ringers (1988), film qui traite de l’illusion identitaire. (dazzling) garderobe peut alors représenter deux entités jumelles ne faisant qu’une et qu’une main extérieure vient animer grâce aux bras d’acier enfoncés dans leur chair, au plus profond de leur intimité.[…]
Extrait du texte écrit par les curateurs Chala Westerman, Monika Georgieva, Melissa Appleton, Ka-Tjun Hau à propos de - what will you be then Oneiroi? - glamour:
Paola Siri Renard adds a second tentacle to super feelings and responds to the material residues of blue light and sand left by Jota Mombaca and Tessa Mars at the close of episode 1. -what will you be then Oneiroi? – glamour consists of a series of sculptural mutants, washed up gently on the sandy floor and hanging in the Aula’s airspace. The ‘Oneiroi’ of the episode’s title refers to the winged daemones (spirits) of Greek mythology. Each night the messengers were believed to carry dreams to mortals through two gates: one made of horn bringing truthful and prophetic dreams and the other of ivory, bringing only false and meaningless dreams.
Extrait du texte écrit par la curatrice Elsa Coustou à propos Subcutanean Ghosts:
[…] Telles des vestiges d’édifices qui auraient été excavés et partiellement réassemblés, les sculptures de Paola Siri Renard se dressent (à nouveau) devant nous, étendues au sol, suspendues au plafond ou ancrées au mur, invitant le.la spectateur.rice à se mesurer à elles. L’union hybride entre ces ruines architecturales et les pièces d’acier qui les soutiennent, comme des broches orthopédiques réparent une fracture osseuse, produit des œuvres à l’allure presque cyborg : des restes de colonnes, de frontispices, de corniches ou de frises ornementales deviennent des structures protectrices du corps humain et animal. Les œuvres évoquent alors ces enveloppes défensives ou réparatrices que sont une carapace, une cage thoracique, une membrane, une attelle ou encore une armure, rendant ainsi présent le corps humain et animal par sa représentation en creux. Vestiges devenus extensions du corps et de ses mouvements, les sculptures sont conçues comme des êtres augmentés et de nouveaux moyens de défense face au contrôle des corps en société – leur régulation, leur normalisation. […]
Paola Siri Renard a étudié à Tokyo Geidai (2016) et a obtenu son diplôme de l’École des Beaux-Arts de Paris (2017). Elle a poursuivi ses études à la Kunstakademie de Düsseldorf (2019-21) et a été résidente à la HISK en Belgique (2022-23).
Elle a été nominée pour la 9ème Bourse Révélations Emerige 2022 (Paris) et a été commissionnée par Publiek Park 2023 (Anvers). Ses installations et performances ont été présentées à De Appel (Amsterdam, NL), Dash (Kortrijk, BE), Krone Couronne - centre d’art contemporain (Bienne, CH), Galeria Jaqueline Martins (Bruxelles, BE), Institut Français (Madrid, ES), Fondation Fiminco (Paris, FR), Kunstverein Mischpoke (Mönchengladbach, DE), La Maréchalerie - CAC (Versailles, FR), Art Biesenthal (Berlin, DE), entre autres.
Paola Siri Renard a été sélectionnée pour le Programme de Résidence WIELS 2024 (Bruxelles).