Faisant usage de sa voix comme matière première, l’artiste norvégienne Hanne Lippard explore les formes sociales gouvernant la parole. Son travail, sous la forme d’énoncés sonores et plastiques, autobiographiques ou issus des médias de masse, sonde la voix féminine comme outil d’émancipation et d’aliénation, à l’heure de l’hyperconnectivité.

La voix féminine est depuis toujours celle du care (la voix de l‘espace émotionnel, du domestique), de l’assignation (prophétie, Pythie) ou de l’hystérie. Marchandisée par la productivité du monde moderne, elle devient celle de la machine puis du secteur tertiaire - celle du personnel vocal intelligent : gps, enceintes connectées, répondeurs. À l’ère de l’anonymisation de la parole (Twitter) et du savoir (Wikipédia), d’une désincarnation érotisée de la voix féminine (podcasts, applis de rencontres), celle-ci est abordée chez Hanne Lippard de manière corporifiée.

Hanne Lippard a présenté son travail lors d’expositions personnelles récentes : KW,Berlin (2017), Kunsthalle de Stavanger, Norvège (2018), Goethe Pop Up Institute, Minneapolis (2019), Furiosa, Monaco (2020), MUHKA, Anvers (2021)… ; et collectives : La Loge, Bruxelles (2018), Kunsthalle, Vienne (2018), Centre d’art Albert Chanot, Clamart (2019), RIBOCA, Biennale de Riga (2020), Musée d’art contemporain de Rochechouart (2020), Frac Pays de la Loire (2021), etc.